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Brouillon Adarsh

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Admin
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Admin
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Messages : 1482
Date d'inscription : 06/10/2013
Jeu 14 Sep - 16:46

NOM : Vashni, anciennement Ishrat
PRÉNOMS : Adarsh Nour
SURNOMS : Lopamudra aux yeux du monde, Jayashri dans le domaine du sport.
ÂGE : Trente-trois ans.
MÉTIER/OCCUPATION : Artiste de performance, perceuse (officiellement depuis peu), ingénieur en conception et design de prothèses et implants.
NATIONALITÉ : Double nationalité américaine et coréenne, grands-parents anglais.

Exovedat

Caractère & Physique

• Excentrique, et d'aucun la considèrent à cause de cela perturbée et parfaitement irresponsable. Si ces deux derniers points sont discutables, il est indéniable que son originalité, aussi bien physique et comportementale que morale, dérange. Adarsh est une freak, au sens Wheather Underground du terme.
• Sculptée et noyée dans une image de sérénité à laquelle elle tient à tout prix ; elle s'y raccroche dès qu'elle se sent vexée, en colère, triste, ou qu'elle sait que ses émotions vont déborder. Dès qu'elle y a recours et qu'elle réfléchit à ce qu'elle dit, a immédiatement l'air très lente.
• Bitchy resting face oblige, elle n'a pas l'air aimable au premier abord, et elle ne l'est pas plus au second. Ne donne pas envie de l'approcher, et fait un peu peur quand elle sourit.
• Méprise tout le monde, mais le fait en silence.
• Absolument pas grande gueule. Elle n'a jamais voulu manifester ou revendiquer ses opinions auprès des autres car elle est beaucoup trop égocentrique pour ça et se contente de son propre avis, n'accordant aucune importance à celui d'autrui.
• Le garde pour elle, mais très susceptible avec les gens qui la contredisent, qui lui posent des questions sur son mode de vie et son art, ou qui cherchent à dédramatiser ou vulgariser ce qu'elle fait.
• En conséquence, a un sacré répondant, et ne se rend même pas compte de la violence dont elle fait parfois preuve.
• Familière avec tout le monde.
• Se définit par l'endogroupe auquel elle appartient, est donc peu individualiste ; de manière générale aime à considérer chaque chose dans un ensemble (contexte, moment...) et est étrangement indulgente (et condescendante) envers tout le monde, elle y comprise.
• Pragmatique et logique, dans la vie courante comme en affaires. Image de rigueur entretenue en grande partie par son assurance.
• Beaucoup plus mystique et arty dans son activité professionnelle principale. Se définit elle-même « iconoclaste et déjantée ».
• Se prend très, très, très, très au sérieux. Tout le temps.
• Serait malade d'être considérée comme banale. Ce n'est pas que son orgueil est mal placé, c'est qu'il est beaucoup trop gros.
• Ambitieuse et arriviste. N'hésites pas à sauter sur les occasions qui se présentent si elles lui semblent viables, et est extrêmement chanceuse pour savoir les repérer.
• S'avère être très cruelle parfois, et le sait.
• Patience à toute épreuve.
• Aventurière qui refuse de donner crédit aux risques qu'elle prend. Profondément téméraire, côtoie pour le moins régulièrement l'inconscience.
• Intelligence remarquable. Procrastine par peur de rater, peur née d'un perfectionnisme terrible. Ne se décourage jamais vraiment d'un projet, même a priori avorté, mais peut mettre des années avant de le concrétiser. Met un point d'honneur à être fière de tout ce qu'elle fait.

• Très grande, mince et élancée. Il faut dire qu'avec son mètre quatre-vingt quinze et ses soixante dix-huit kilos, elle a de quoi faire tourner les têtes. Très musclée du haut du corps, larges épaules, ce qui jure un peu avec la finesse anguleuse de ses jambes. Formes peu développées. Silhouette de BJD Château, démarche assurée, fait de très grands pas.
• Longues mains, grands pieds, long cou. Comme elle est de nature fine, tous ses os ressortent facilement, et c'est particulièrement vrai pour les extrémités de son corps.
• Peau très sombre, entretenue avec un soin méticuleux, qui marque très facilement. Bronze peu mais rougit vite au soleil.
• Visage long et pointu. Yeux en amande marron tirant légèrement sur le vert, grand nez bossu et pointu, petite bouche aux lèvres pulpeuses, sourire tordu. Air sévère par nature, bitchy resting face qu'on ne manque pas de souligner. Voix très grave, radiophonique, et excessivement sexy.
• Cheveux longs (milieu du dos) bruns, ondulés, très épais et difficile à coiffer. Sourcils épais et très foncés. Relativement peu poilue au-delà.
• Tout son bras gauche, de l'épaule à la main, son pied droit jusqu'à la cheville et son oreille droite sont des prothèses d'excellente qualité. Son poumon droit est lui aussi un greffon artificiel, et nombre de ses os ont été remplacés par des prothèses (sternum, vertèbres D5, D6, D7, D8, multiples phalanges, fémur gauche, péroné gauche).
• Outre les prothèses, Adarsh possède une multitude de piercings : quinze à l'oreille gauche, le lobe de l'oreille droite (toutes ses prothèses peuvent être percées), un sur chaque narine, trois à la langue, cinq dans la nuque, deux à l'intérieur de chaque poignet, les deux tétons, quatre au nombril et un sur chaque hanche. Il lui reste encore certaines bases de microdermaux le long de la colonne vertébrale, sur lesquelles elle visse parfois des piercings lumineux. Et bien sûr, on ne compte plus le nombre de cicatrices plus ou moins grosses qui se cachent sous ses vêtements.
• Elle s'est faite refaire le menton, et projette de faire une liposuccion des seins, possible à faire sur une très très petite poitrine. C'est tout à fait le cas de son 65A, fièrement étouffé dans ses Wonderbra. Dentition un peu dérangée, canines très pointues, retaillées.
• Cloison nasale légèrement déviée, ce qui l'empêche de respirer tout à fait correctement.
• Apporte un soin tout particulier à son apparence : sans parler des très nombreuses interventions subies, Adarsh en connait un rayon question maquillage et soins de la peau et du visage, et elle s'occupe d'elle avec une adresse hors pair. Collection infinie de bijoux, et encore plus de piercings. Très grande attention portée à sa manucure stiletto cyan. Il est très rare de la voir sortir sans être apprêtée.
• Quand elle sort, vêtements sophistiqués et/ou tenues portées avec une élégance et un goût certains (quand il ne s'agit pas d'armure en plastique et nanotextile). Adore les talons hauts et ne se prive pas d'en mettre malgré sa taille de base, au grand dam de beaucoup. Style chic, parfois aux airs inspirés de l'Orient. Dans un jour de repos, tout ce qu'il y a de plus simple et confortable. Aime les tenues de sport moulantes.

Informations en vrac

Quel est votre avis par rapport aux Androïdes ? Parfaitement indifférent. L'androïde en soi ne présente aucun intérêt, ni en temps qu'objet ni en temps qu'être vivant, et c'est faire beaucoup de bruit pour rien que leur accorder une si grande importance dans les travers de l'humanité. Ce qui est notable, par contre, c'est qu'ils nous rappellent à notre propre mortalité, et cela l'humanité ne le supporte pas. Grâce à leur présence, les hommes ont un nouveau but, un but qui unit même les pires ennemis : ils veulent dépasser l'androïde et le comprendre, le maîtriser. L'androïde, c'est l'humain sauvage que nous avons perdus en nous-mêmes, et la violence avec laquelle nous débattons de leur sort témoigne bien à quel point nous nous en sentons proches. Ils sont ce qu'il nous manque, ce que nous avons oublié, et la preuve du possible surhomme en chacun de nous.

Quel est votre avis par rapport aux Humains ? Une très belle machine. Perfectible, et c'est notre devoir que de la polir, de la recouvrir de nacre jusqu'à en faire une perle. La poésie de l'être humain se trouve dans la chair, le fluide, l'organique ; dans ce que les humanistes considéraient, que leurs confrères décriaient. Et comme partout, ce qui est rare est précieux, étrangement meilleur. Ce qu'il y a d'appréciable dans l'humain, c'est son corps plus que son comportement, et je laisse volontiers l'esprit à ceux qui y trouvent leur bonheur. Le corps est beau, et il le serait encore davantage si son sel était plus rare.

Quel est votre avis par rapport aux Réfractaires ? Ils ont compris ce qu'il y avait de précieux dans l'humain, et pour cela je les félicite. Il ne leur reste plus qu'à comprendre que si leur humanité leur est si chère à présent, c'est parce qu'on leur a montré l'autre possible, ce qu'ils pourraient être. Les réfractaires, ce sont ceux qui prennent le problème à l'envers : plutôt que présenter la pérennisation de l'organique humain que sept milliards d'individus portent en eux et sur eux comme une valeur, pourquoi ne pas mesurer la beauté de l'organique par son absence ou son manque ? Les humains se sont affolés de l'état de la Terre quand il n'y avait plus de naturel dans les mégalopoles que les parcs, le blanc est symbole de pureté parce que les peaux véritablement blanches sont très rares à l'échelle planétaire. Ils ne comprennent pas que pour apprécier quelque chose à sa juste valeur, il faut en manquer. Et si l'on reste trivial et que l'on parle de ceux qui ont simplement peur de la technologie et des dangers qu'elle représente, qu'ils rejettent leur pacemaker et que Dieu les garde.

Quel est votre avis par rapport aux Exovedat ? La plupart milite et débat sur le mauvais sujet. À trop se concentrer sur les androïdes on finit par oublier ce qui est réellement important, et surtout que c'est l'orgueil et le sentiment de leur propre importance qui poussent les exovedats à militer pour ceux qui ne le peuvent pas. Toutefois, si leurs actions mènent à une vulgarisation de la bio-ingénierie humaine, de la mécanisation du corps humain et de tout ce que l'on considère encore aujourd'hui comme la modification corporelle underground, cela ne présage que du bon. Et accessoirement, peut-être que les humains greffés se sentiraient plus à l'aise dans leur nouveau corps vivant s'ils étaient comptés parmi les hommes en temps que pairs. Les exovedats mènent un noble combat que je soutiens à moitié, mais pas à demi-mot. De là à être considérée moi-même comme tel, je ne sais pas, mais pourquoi pas.

Quel est votre avis par rapport aux Artilect ? Encore faut-il qu'ils existent avant de les considérer, bien que la perspective d'un androïde présentant des caractères comportementaux et spirituels autonomes soit alléchante. Ils feraient de très bonnes collaborations artistiques, j'en suis convaincue, mais il faudrait qu'ils soient sensibles à l'art de manière générale, ce qui est bien moins sûr. En attendant, pourquoi pas ? Nous avons réussi à donner la vie, une vie mécanique, et leur existence prouverait qu'un au-delà, un être supérieur est possible par le mimétisme de l'espèce humaine ; j'aime cette idée, j'aime le fait que cette supériorité puisse être accessible à l'humain, et quand bien même ; les artilects ne sont qu'une légende sur laquelle nous pouvons greffer n'importe quoi. Si ça se trouve, l'artilect, c'est moi.


• Est de passage au Canada, pour affaires principalement. A prévu d'y rester un an avant de rentrer en Corée.
• Loge à l'hôtel, cherche un AirBnB ou un gîte pour « vivre une expérience plus forte auprès de la population locale ». En vérité serait prête à dormir n'importe où tant que c'est accompagnée et/ou dans une ambiance qui lui plaît.
• Ne pipe pas un broc de français. Se fait comprendre par les straight francophones à Montréal à grands coups de gesticulations des mains et de pointage de doigt sur ce qu'elle veut, accompagné d'un « ça » peu convaincu de ce qu'il avance.
• Autrement, est polyglotte anglais, coréen, hindi, ourdou et thaï. Accent coréen, mais pas pure souche. On la croit généralement maghrébine.
• Pratique le yo-yo à haut niveau, mais depuis qu'elle a sa prothèse ses performances ont baissé car les articulations de son bras gauche ne sont pas tout à fait lisses.
• Passionnée d'ethnologie et d'histoire. Adore tout particulièrement les sous-cultures occidentales et est-asiatiques d'après guerre, et a pendant très longtemps eu comme objectif de réapprendre à vivre comme un japonais underground des années 1980.
• Il n'y a pas si longtemps encore, mixait techno, gabber, J-core et speedcore (principalement, s'est aussi essayée à la witch house et au synthpunk) sur les plateformes de livestream. Attirait un public de niche qui, pour le plus gros, ignorait tout du reste de ses activités.
• S'y connait très bien en mécanique générale, automobile, robotique et aérospatiale. Adore le tuning.
• Pratique le yoga et le BMX comme loisirs.
• Devrait garder une hygiène de vie irréprochable et s'interdire l'alcool et la drogue, mais elle s'en tamponne complètement. Pas que sa consommation d'excitants ou de substances plus ou moins légales soit excessive, mais elle existe.
• Se définit de philosophie animiste et wiccane. Considère ses pratiques comme une partie intégrante de son art.
• N'a qu'un permis moto coréen.

Histoire

• Adarsh Nour est le deuxième enfant du couple Ishrat. Un peu plus d'un an auparavant, sa sœur aînée Nour s'est étranglée avec son cordon ombilical ; Adarsh Nour vient alors au monde pour panser la blessure de ses parents et remplacer cette sœur dans le rôle qu'elle aurait du tenir, ou du moins c'est ce que le personnel soignant déduit de la volonté tenace du couple à vouloir nommer leur fille comme la première. Le médecin accoucheur qui s'est occupée de leurs deux filles refuse de faire le constat de naissance si le couple ne change pas d'avis ; ainsi commence la vie d'Adarsh Nour, dix jours après sa naissance.
• Aussitôt nommée, aussitôt modèle de référence pour Nour afin qu'un illustrateur portraitiste puisse mettre un visage sur l'enfant que les parents n'ont jamais été réclamé. Malheureusement, elle se révèle très vite insuffisante à leurs yeux ; définitivement Adarsh Nour n'est pas sa sœur, et ses parents le comprennent et s'en lassent. On s'occupe d'elle, mais la comparaison avec celle qu'aurait pu être Nour est irrémédiable et, si elle est aimée, c'est en grande partie grâce à l'illusion de sœur aînée qu'elle entretient malgré elle et qui attendrit sa petite famille. Seul un oncle semble s'inquiéter de la situation, mais il est trop lâche pour entrer en conflit avec son frère et n'agit pas. Puis, de toute façon, les soins thérapeutiques qu'il envisage pour le couple seraient bien trop coûteux pour être sérieusement pensables.
• Baignée dans ce qu'elle présume être les attentes de ses parents à son égard, Adarsh Nour se focalise dès son entrée à l'école sur son travail. Petite fille très solitaire et peu bavarde, elle fait la fierté de ses instituteurs et de son oncle, même si elle est parfois trop soucieuse de réussir ; au primaire, elle avait l'habitude de pleurer à chaque mauvaise réponse qu'elle donnait.
• Le reste de sa scolarité sera isolée mais brillante. Elle prendra l'habitude de se gaver de culture en tous genres et d'avoir un niveau scolaire très supérieur à celui de ses camarades avec lesquels elle ne sera jamais à l'aise : puisqu'elle est si renseignée et capable de raisonner, elle trouve que les autres sont « insuffisants » et embrigadés dans des règles et des codes qu'ils ne remettent jamais en question, les méprise, et inversement ses camarades la considèrent prétentieuse et lèche-cul et ne vont pas vers elle.
• Elle obtient son diplôme haut la main grâce à son travail, ses nombreuses options et au yoga, et sa bourse d'études lui permet de gagner une prestigieuse université. Adarsh Nour Ishrat, alors fille d'immigrés modestes ne s'étant jamais vraiment adaptés nulle part, quitte enfin Seattle pour l'université du Maryland et commence ses études en génie spatial.

• Adarsh, qui simplifie son nom à l'oral, passe parmi les meilleures années de sa vie sur le campus. La discipline la fascine, des amitiés avec des gens aussi intéressés et cultivés qu'elle se créent, des contacts se nouent ; elle doit beaucoup de ses passions à cette époque. Elle forge ses compétences en mécanique sur les androïdes que le département robotique met à disposition des élèves, écrit des articles et bientôt conçoit les plans de propulseurs pour satellites. Comme sa curiosité n'a d'égal que son acharnement, son panel de compétences s'allonge très vite.
• Le campus travaillant en étroite collaboration avec un centre spatial de Floride, Adarsh se voit proposée quelques mois avant la fin officielle de son parcours universitaire une place comme chercheur et conceptrice de plans de satellite de communication, et elle accepte. Sur place, son collègue et chef de projet Rami Vashni est conquis. Quand il la présente à sa famille, c'est en temps que « femme de sa vie » ; Adarsh est moyennement convaincue. Elle apprécie Rami sans plus, mais elle sait grâce à l'éducation traditionaliste de son oncle que ramener un indien de souche à ses parents leur ferait plaisir, qui plus est s'il est travailleur et gentil. Ils sont unis l'un à l'autre dans l'année, et ses parents se plaignent d'avoir à traverser tous les Etats-Unis pour se rendre à la noce.
• Cette énième insulte la déçoit énormément et quelques jours après la cérémonie Adarsh déprime sec. À force de ruminer, elle a le déclic : même avec un bon mariage et un poste incroyable, rien de ce qu'elle avait fait n'était suffisant pour ses parents, et il y avait fort à parier que ce ne le serait jamais. Rami, persuadé qu'il est en faute, prend soin d'elle avec une maladresse qui ne l'émeut pas du tout ; au contraire, il lui devient insupportable, et très vite avoir un diplôme en partie obtenu grâce au témoignage de son mari lui fait beaucoup de mal.

• Malade du désordre mental qu'elle n'arrive pas à organiser, elle trouvera dans la caméra de son téléphone portable une oreille attentive avec qui elle partagera ses sentiments. À force de parler, l'envie naîtra de créer la formule de sa vie ; Adarsh travaillera pendant des mois à l'élaboration de formules mathématiques et chimiques faisant du sens et, plus que ses problèmes, enregistrera aussi sa vie en se filmant au centre spatial lorsqu'elle ira travailler.
• Adarsh sait qu'elle doit quitter son emploi. Depuis qu'elle parle à son téléphone, elle se rend compte qu'elle n'a jamais rien fait pour elle-même, d'à quel point la frontière entre elle et Nour est mince, et en vient à douter d'avoir jamais existé par elle-même. La vie qu'elle veut, qu'elle estime mériter, passe par sa démission ; or cette démission la priverait de toute indemnisation jusqu'à ce qu'elle retrouve un emploi et il lui est inconcevable de vivre au crochet de Rami alors qu'elle projette de le quitter lui aussi. Elle se donne six mois pour se filmer en train de travailler au centre et profiter au maximum des installations à sa disposition pour rendre les travaux qu'elle doit finir et, à terme, n'a jamais été aussi fière d'être ingénieure que quand elle demande à un androïde d'appuyer sur le bouton qui retient une sonde au-dessus du sol pour qu'elle vienne astucieusement écraser sa cuisse gauche. À presque vingt-quatre ans, elle est greffée d'urgence d'un fémur artificiel et le reste de sa jambe est sauvé par miracle. Ses employeurs, très frileux d'avoir à payer toutes ses interventions, accepte sa démission et l'indemnisent d'une partie seulement de ses soins. Le reste est payé grâce à l'argent qu'elle a mis de côté en prévision.
• Si elle a très peur d'être folle d'avoir osé manigancer cet accident, elle se rassure en se disant qu'elle touche au but. Rami est complètement dépassé par les événements mais, plus que s'inquiéter pour elle, il a l'impression de ne plus la connaitre depuis qu'elle travaille à la théorisation scientifique de sa vie et, maintenant qu'elle n'est plus tout à fait organique, s'éloigne de sa femme malgré lui. Pour Adarsh, c'est une chance. Après huit mois de rééducation intensive, elle sort de l'hôpital et ment à Rami en lui disant avoir besoin de longues vacances pour se ressourcer. Elle saute dans le premier avion en direction de Séoul, fermement décidée à y rester.

• Sur place, elle rejoint une ancienne camarade de beuverie rencontrée sur le campus pendant ses études. Tandis qu'elle reprend le rythme de vie qu'elle avait alors et qu'elle apprend le coréen, Adarsh se fait un CV numérique sublimé par tout le travail qu'elle a filmé ; elle est très vite contactée par une grande entreprise pour concevoir des prothèses de très grande qualité.
• En parallèle, elle rencontre lors de soirées un groupuscule de bosozoku et de rebuts de la société qui lui inspire un mode de vie qu'elle n'imaginait jusqu'alors même pas. À force de traîner avec eux elle apprend la moto, le yo-yo, le BMX mais surtout elle découvre la culture underground des fucked up teenagers des années 1980 et les performances auxquels ils se livraient pour revendiquer leurs opinions. Elle va adorer ce qu'elle va y trouver.

• Ce qui pourrait être sa première performance revendiquée défend une cause clairement exprimée, et c'est pour cela qu'elle ne la considère pas du tout comme faisant partie de son oeuvre. En soutien aux coréens qui ne pourront pas obtenir son job, elle se fait refaire le menton alors qu'aucune condition ne l'y obligeait pour être embauchée. Le tout est, là encore, filmé et monté et ne tarde pas à devenir viral à l'échelle asiatique ; la jeunesse coréenne rendra honneur à son geste en lui offrant une attention qu'elle saura mettre à profit.
• Elle commence toutefois sa carrière artistique peu après cet événement puisqu'elle met en place dans son laboratoire un marathon de soixante-douze heures de recherches et de compte-rendu reprenant ses travaux de théorisation de sa propre vie. Pendant ce marathon filmé et retransmis sur une plateforme de streaming, elle et son équipe travaillent sur des calculs, des schémas et des formules qu'ils expliquent en direct à leur public ; il arrive un moment où le tout est trop complexe, alors Adarsh a l'idée de demander à un androïde d'encoder le tout et de le retranscrire en chiptune. Plutôt que lire une vie on l'entend, et bien qu'incomplète, la partition d'Adarsh émeut et bientôt l'on crie au génie dans la niche des forums scientifiques et artistiques.

• En parallèle, elle conçoit des plans pour des prothèses et supervise la plupart de leurs réalisations. Fascinée par le fait que des centaines de gens auront à porter l'une de ses créations, elle obtient les subventions nécessaires pour mener des recherches concernant les implants, greffons et squelettes prothétiques. Encore aujourd'hui ces travaux, mis en commun avec ceux d'autres scientifiques asiatiques, sont à la base des prothèses internes accessibles à tous et sont utilisés partout dans le monde. Comme tous les membres des équipes concernées, Adarsh n'aura plus jamais de problèmes d'argent après avoir fait breveter ses recherches.
• Quelques semaines à peine après avoir signé le brevet, son fémur artificiel lâche. Elle profite de l'occasion pour améliorer l'un des prototypes que son équipe est en train de concevoir, y fait rajouter des LED bleues et se la fait greffer. Relié à une télécommande, Adarsh est capable d'allumer son fémur.

• La majorité de ses performances dans cette période n'est ni filmé ni retransmis : en pleine réflexion sur le devenir de ce qu'elle produit, Adarsh opte pour l'éphémère et officie principalement dans les quartiers nocturnes de Séoul pour le public qui l'a inspiré. Seuls témoignent de ses créations les photos et films amateurs des badauds ayant croisé sa route. Elle devient cependant une icône pour la culture alternative et underground de la ville.
• Elle retrouve le goût de la médiatisation au moment où Rami la retrouve. Plus de quatre ans après son départ, il demande le divorce et son autorisation pour vendre l’appartement qu'ils possèdent tous les deux. Elle accepte de venir signer les papiers à la condition de garder son nom maintenant qu'elle est reconnue sous cette identité et arrive à Orlando accompagnée de deux cents invités (dont des androïdes), vêtue d'un sari en nanotextile et recouverte de plaques et de bijoux en miroir pour saboter les photos et refléter la moindre lumière. Elle jouera l'éplorée à grands cris devant Rami toute la journée et ira célébrer son célibat à Miami. Ayant matière à "créer le buzz", l'Amérique entière sera tournée vers Rami Vashni et chacune des interviews qu'il donnera en considérant son ex-femme comme une « illuminée irrespectueuse » est autant de publicité qu'il lui fait, et elle en est ravie.

• Lorsqu'elle rentre à Séoul, Adarsh est persuadée d'avoir mis un terme à son simulacre de vie et d'avoir parfaitement tourné la page. La seule chose qui lui reste à exorciser, c'est Nour ; cela dit elle ne s'en formalise pas vraiment et considère que le temps et les moyens viendront. Elle fait une pause dans l'art et dans la création de prothèses pour apprendre à percer auprès de ses muses de toujours. Suite à quoi elle sera encouragée à participer à une compétition internationale de yo-yo dans un festival et terminera troisième de sa pool et huitième dans le classement général. Elle participe chaque année depuis.
• Alors qu'elle théorise son art de plus en plus et qu'elle se questionne sur sa polyvalence et l'avenir qu'elle souhaiterait se donner, Adarsh est désormais incapable de se considérer comme une seule identité et elle choisit de dissocier chaque facette de sa vie en classant ses activités sous des pseudonymes. Elle choisit Lopamudra pour revendiquer ses performances et autres activités artistiques (y compris sur Internet), Jayashri pour ce qui touche au sport et Adarsh Vashni reste son nom officiel dans le domaine scientifique. Adarsh Nour la pique encore un peu, mais elle saura bientôt quoi en faire.
• Puisque le public qui la connait (public désormais composé en bonne partie de nord-américains curieux) la voit remettre en question le principe même d'identité, d'aucun considère qu'il s'agit là d'une oeuvre à part entière, ce qu'Adarsh ne nie pas ; nappée de cette célébrité un peu trop grosse pour ce qu'elle produit, on la sollicite un temps pour répondre à des interviews dont elle n'a que faire. Elle décidera d'accorder son temps à un simple questionnaire envoyé par un journaliste et répondra à toutes les questions par « Je fais la vache ». Très peu remonteront jusqu'à la référence, bien plus verront dans ce geste une portée très profonde étant donné les origines de l'artiste, et elle perdra d'un coup plus de la moitié de ses abonnés sur nombre de réseaux sociaux. Ne resteront que les gens véritablement intéressés par son travail.
• Elle sent, dans les théories que l'on a avancé au sujet de sa réponse au questionnaire, un filon qu'elle décide de creuser : quelques critiques ayant noté le caractère divin de la vache dans le pays de ces ancêtres légitiment une vocation à être sacrée et lui permettent de réunir son équipe dans une expérience ouverte au public et consistant à créer une simulation de vie en un temps record. Ils arrivent à coder le système nerveux d'un ver de terre, à l'implanter dans un corps mécanique et à le rendre autonome en moins de six jours, et ce devant un relais de plus de dix mille témoins oculaires.
• Outre l'éternel problème de la diffusion et le partage de son art dont elle ignore jusqu'à sa relation, Adarsh trouve désormais toute son inspiration dans le questionnement du rapport à l'identité sous toutes ses formes et dans le dépassement de soi.

• Pour les besoins de sa prochaine performance, elle troque quelques os contre des prothèses lumineuses de sa confection. Les chirurgiens chargés des opérations ont très peur d'être dans l'illégalité la plus totale, mais voilà un moment que le gouvernement coréen a affaire à une vague d'opérations de chirurgie esthétique visant à robotiser le corps humain. Adarsh ne fait aucunement figure d'exception dans le pays, et à plus forte raison en Asie de l'Est.
• Quelques mois après sa dernière intervention, son équipe achève la construction du prototype d'une prothèse d'oreille à partir d'un nouvel alliage de plastique capable d'être percé. Puisqu'il faut en tester le confort une fois installée et qu'aucun cobaye ne se manifeste, Adarsh se propose tout naturellement. Sa décision n'inquiète personne ; après quelques ajustements, on arrive à visser la prothèse au crâne et l'illusion devient parfaite. Adarsh refuse de la recouvrir d'une peau synthétique, parce qu'elle ne trouve pas sa couleur de peau parmi les différentes gammes, et ce qui la perturbe le plus dans cette histoire c'est d'avoir du raser une partie de ses cheveux.
• À l'instar de la sensation du piercing, la sensation de la prothèse nouvellement installée lui manque. Elle ne s'était pas imaginée aussi confortable avec sa nouvelle oreille, et elle se trouve avoir très envie d'une nouvelle amputation et greffe. Comme à son habitude, elle redoublera de patience et attendra d'être satisfaite de son prototype de bras pour décider de l'essayer et après des semaines de tests viendra l'opération en elle-même. Adarsh, convaincue de la pertinence de ce projet, décidera alors de tout retransmettre en livestream et d'être consciente (et bien sûr droguée) lors de l'opération : le direct de plus de vingt heures dépassera humblement les millions de vues sur le dark web et fera parler de lui dans de nombreux articles et émissions les jours suivants. Il s'agit à ce jour de son oeuvre la plus connue.

• Son geste aura pour conséquence une immense vague de soutien sur Internet envers la cause des handicapés et des personnes greffées en Asie. À la fin de sa convalescence, Adarsh est sollicitée dans nombre d'émissions pour expliquer son geste, mais elle y enverra plutôt ses chirurgiens pour sensibiliser la population aux immenses progrès techniques de la Corée du Sud en termes de greffes sans jamais participer elle-même ; le gouvernement, très embêté par sa personne et la publicité qu'elle fait du pays à l'étranger, s'abstiendra tout commentaire. Le laboratoire qui l'emploie n'a jamais été aussi prospère et la nomme présidente du département de recherches en robotique, conception et design.
• En parallèle, l'Occident sera très choqué de prendre connaissance de ce geste et Adarsh sera traitée par les médias avec autant de mépris que n'importe quelle personne revendiquant un physique refait, et sera très vite oubliée.
• Avec la promotion arrive de nouvelles possibilités de recherches : elle concentre ses équipes sur les implants, en particulier les organes de la cage thoracique, et ils trouvent de nouveaux matériaux plus adaptés à la conception d'artères et de veines. On adapte cette technologie à un plan de poumon déjà existant, et évidemment Adarsh fait partie des premiers à se porter volontaires pour l'essayer.
• Cette fois, la greffe ne se passe pas aussi facilement que les précédentes, et son corps rejette le greffon. Si son pronostic vital n'est pas engagé, elle tient quand même à tout prix à recommencer l'expérience et à ce que l'on étudie son cas pour perfectionner l'implant, au détriment de sa sécurité. Ses collègues et amis tenteront de l'en dissuader, en vain ; l'essai suivant sera le bon, et elle sera clouée au lit pendant deux mois.

• Pour la première fois depuis très longtemps, Adarsh fait le point sur sa vie et prend conscience de tout ce qu'elle a vécu. Le compte-rendu est vertigineux, et elle sera très mal à l'aise en pensant à son inconscience, aux risques qu'elle a pris à de si nombreuses reprises, ainsi qu'à toutes les modifications qu'elle a fait subir à son corps. Elle se demande jusqu'où elle peut aller, quel serait le moment où l'on ne pourrait plus la considérer comme humaine, ni physiquement ni mentalement, et ces angoisses lui font comprendre qu'elle adore ce qu'elle est devenue et ce qu'elle projette d'être. Bien loin de redouter le regret, le jugement d'autrui, la solitude ou le rejet, Adarsh craint de ne plus pouvoir évoluer, se dépasser. Au sortir de la greffe, il lui sera demandé de ne pas reprendre le sport immédiatement, et elle écoute par miracle ; toutefois, l'énergie qu'elle ne peut plus dépenser dans le BMX ou le yoga sera mis à profit au travail où elle montera quatre équipes sur quatre projets différents, et dans sa vie privée qu'elle considérera comme partie intégrante de son projet artistique. Elle semble plus que jamais désintéressée par les simples amitiés ou amours. D'abord la science, et pas le temps pour le reste.

• Très rapidement, deux projets prendront une place conséquente dans son emploi du temps : la création orthopédique, en particulier les tendons, des membres inférieurs, et la reconstitution des fluides dans les corps artificiels. Si le premier peut tout à fait être géré dans ses locaux à Séoul, le département de chimie de son laboratoire n'est pas assez bien équipé pour subvenir à ses besoins. Il sera donc question de quitter la Corée du Sud pour un temps, et Adarsh cherche un partenariat suffisamment intéressant pour faire ses bagages provisoirement.
• Le temps de trouver ce partenariat à Montréal, la plus grande partie de son pied droit est remplacée par leur dernier prototype de prothèse ; il s'agit principalement de tester sa résistance dans le temps pour en limiter les dégâts liés à l'usure et à surveiller le retour des sensations dans la prothèse grâce aux nerfs artificiels que l'on y trouve.
• Elle arrive en premier au Canada et est chargée de valider ou pas le partenariat avec le centre de recherches de Montréal avant que ses équipes ne la rejoignent.

Derrière l'écran

PSEUDO : Meh
ÂGE : Meh
OÙ AS-TU CONNU EXANTHROP ? Meh
AVATAR : Symmetra - Overwatch
UN PETIT MOT ? Meh
J'AUTORISE UNE INTERVENTION SAUVAGE DU PLAISANTIN ? Meh oui

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Sam 16 Sep - 9:15
Et pour elle, vu son caractère final, je pensais plus qu'elle aurait une vie "brillante". Disons qu'elle est très... intellectuelle dans sa manière de voir sa vie (puisque c'est son art) et qu'elle théorise beaucoup, du coup, qu'elle se fait des plans pas très éthiquement corrects et volontairement provocateur. Je pensais qu'elle aurait une vie plutôt solitaire  qui l'aurait un peu pousséeà chercher de la reconnaissance justement dans le fait d'être seule et unique en son genre. Donc une meuf qui décide de se cultiver et de vivre de son côté très jeune (genre primaire) et qui, soit se construit une réalité légèremen décalée par rapport à la norme sociale parce qu'elle ne s'y confronte jamais (ou ne veut as s'y confronter), soit par sentiment de supériorité et donc là plus thug en mode "ce que je vais vous prouver, c'est que vous vivez tous embrigadés dans des règles de merde mais moi je vois beaucoup plus loin". Sans nécessairement que ça fasse d'elle quelqu'un de mesquin, mais disons que c'est... un sentiment qui semble habiter beaucoup (trop) d'artistes uhuhuhu
Oh ok ! Bah du coup elle pourrat tout simplement être poussée par les attentes de ses parents ? C'est maybe un peu simple mais ça donnerait plus d'importance à la soeur disparue. Ou peut-être qu'elle a toujours essayé de l'être, cette soeur. Je sais pas trop. MAis son divorce ça aurait pu lui ouvrir les yeux sur le faut que quoi qu'elle fasse, même faire un bon mariage et avoir un poste de ouf, ce serait jamais suffisant pour ses parents. idk
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